les 7 nouvelles merveilles du monde

Debut du Trek de Santa cruz

Mercredi 11 novembre 2009 : trajet Huaraz-Vaqueria et début du Trek

 

On se lève, on se prépare et on laisse nos affaires non utiles pour le trek dans la chambre de Vicky, une amie de la propriétaire qui garde l'hostal vu qu'Elie la réceptionniste est également partie en treck de plusieurs jours avec Patrick, un hote suisse qui parcourt le monde pour en gravir les plus hauts sommets.

 

On part pour le trek  de santa cruz à 6h30. On a de la chance le terminal de l'un des bus économiques  ( Rio mona) se situe juste à côté de l'hostal, et nous emmène jusqu'à Vaqueria, point de départ du Treck, pour 15 soles chacun. Le bus transporte plein de cartons remplis de vivres, on se croirait au marché ! Le bus est plein. Nous sommes les seuls étrangers, le reste du bus est essentiellement rempli de plusieurs classes scolaires. Le trajet est donc forcément un peu bruyant. Les péruviens ont la manie de cracher par terre dans les bus malgré les petites affiches qui rappellent que c'est prohibé…dans le bus il fait un froid de canard car ils laissent tous la fenêtre ouverte, sans doute en raison de la forte odeur de nourriture qui se dégage des différents paquets le long du couloir. (beaucoup de locaux sont descendus en ville faire des provisions et remontent en bus dans leur village à plus de 5 heures de là…). Au bout d'une heure nous arrivons à Yungai, à 2537 mètres d'altitude et à 58 km au nord de Huaraz. Yungai est située au pied du Huascaran, et fut totalement reconstruite après le glissement de terrain qui a complètement enseveli la ville lors du tremblement de terre du 31 mai 1970. En mémoire aux milliers de victimes, a été dressé une immense statue du Christ les bras ouverts, une réplique miniature du Corcovado de Rio de Janeiro, qui sera notre 7ème et ultime merveille du monde…

 A partir de là, la bonne route en asphalte laisse place à une « piste » (chemin en terre et gravillons difficilement praticable, notamment en cas de pluie) en zigzag qui mène à Vaqueria.  Le chemin est dangereux mais offre une vue saisissante sur les glaciers, les vallées en contrebas, et les nombreuses impressionnantes chutes d'eau…

 

On passe un point de contrôle à l'entrée du Parc National Huascaran, où il faut s'enregistrer et s'acquitter de la modique somme de 65 soles par personne. C'est le droit d'entrée au parc, qui reste valable pendant un mois ; vous pouvez donc visiter d'autres endroits du parc pendant ce mois, sans avoir à repayer. Toutefois sachez que vous n'avez pas besoin de payer les 65 soles si, comme les locaux, vous ne faites que traverser le parc pour vous rendre dans un village de l'autre côté de la montagne.

 

Topo sur le Parc National Huascaran : il fut créé en 1975, pour préserver la faune et flore sauvages, les formations géologiques, les vestiges archéologiques et la beauté du paysage. Il fut déclaré Patrimoine Naturel de l'Humanité par l'Unesco en 1985. Il s'étale sur 340.000 hectares et comprend pratiquement toute la Cordillère Blanche. On peut y admirer de nombreuses lagunes, une grande variété d'espèces végétales typiques des régions des Hautes Andes, plus de 845 espèces ont été identifiées, comme la Puya Raimondi que nous aurons la chance d'observer dans quelques jours vers Pastoruri.  Le parc abrite également une faune importante avec notamment  des pumas, des renards, des vizcachas et pas moins de 112 espèces d'oiseaux, dont de nombreux canards sauvages et le fameux condor péruvien. Dans le parc se trouvent 663 glaciers dont le Huascaran ( 6768 m) le Huandoy (6395m), le Chopicalqui (6354m), le Hualcan (6122 m) et le fameux Alpamayo (5947m) qui est pour beaucoup la plus belle montagne au monde, avec sa forme de diamant.

 Il y a plusieurs entrées au parc national Huascaran, notamment :

- la plus connue est celle que nous avons emprunté, par le secteur de Llanguanuco où  se situent deux magnifiques lagunes, à 80 kilomètres de Huaraz. La première est la lagune Chinancocha , également apellée laguna hembra ( femelle), très réputée pour sa magnifique couleur turquoise et les forêts de quenuas qui poussent sur ses rives. La seconde est la lagune Orcoconcha, ou lago macho ( mâle), plus petite et aux eaux bleu azur. Ces lagunes sont alimentées par la triste fonte des glaciers de Huascaran, du Huandoy, du Pisco, d Yanapaccha et du Chopicalqui.

- par le secteur Carpa, qui permet l'accès au Nevado Pastoruri, que nous emprunterons dans quelques jours.

 

Après 6 heures de trajet entre Huaraz et Vaqueria, on est déposés sur le bord de la route, là où commence le trek de Santa Cruz. Des jeunes allemands s'enfilent des litres de bière en quelques secondes. Ils sont exténués, ils viennent de finir le trek de Santa Cruz dans l'autre sens : de Cashapampa à Vaqueria, et attendent un bus pour rentrer sur Huaraz. Ils nous apprennent que le trek est plus simple dans le sens qu'ils ont fait : la montée se fait progressivement et plus calmement sur les deux premiers jours ensuite il n'y a que de la descente, tandis que dans le sens Vaqueria à Cashapampa que nous nous apprêtons à faire, la montée est beaucoup plus violente, notamment le deuxième jour ( on s'en rendra vite compte..). Déjà qu'ils nous disent  en avoir bavé dans leur sens alors qu'ils ont eu toujours beau temps et étaient accompagnés de guides et arrieros…

On se met donc à la recherche d'un arriero pour les deux premiers jours de notre trek, qui vont être les plus difficiles. Un arriero est un habitant local  qui assure le service de guide de montagne avec des mules et chevaux pour porter les affaires des trekeurs, le matériel de camping et les vivres…afin de faciliter l'ascension. Malheureusement, nous sommes en saison basse et le peu d'arrieros qui travaillent en ces temps sont déjà partis en treck. On en croise un, on négociera le prix avec lui ( la moyenne est de 20 soles par jour par arriero et 10 soles par jour par mule, en sachant qu'il faut le payer un jour en plus du trek pour qu'il puisse retourner chez lui.) ; il est d'accord pour nous accompagner pour 60 soles pour les deux premiers jours. Puis finalement sa femme ne sera pas d'accord, elle dit que 2 jours avec une seule mule ce n'est pas rentable, et qu'il va pleuvoir fortement or nous n'avons pas de tente pour son mari et elle ne veut pas qu'il dorme dans les « cuevas » comme le font habituellement les autres arieros. ( elle n'aura pas tord sur le temps !)

 

Nous partirons donc seuls, avec une heure de retard après avoir cherché en vain un arriero. On va devoir se trimballer nos sacs énormes pendant tout le trek. Et puis là on se rappelle comment sont chargées les femmes péruviennes avec leurs bassines de plus de 40 kilos sur le dos, enveloppées dans une simple manta accrochée autour du cou et de la taille. On avancera lentement, à notre rythme vu que nous sommes seuls et on prendra donc sur nous…

La randonnée commence par une forte descente, on traverse une rivière puis plusieurs petits villages avant de commencer un long faux plat menant au village de Huaripampa où nous faisons une pause déjeuner à 15 heures de l'après-midi. Jusque là le chemin n'est pas très difficile, mais nos sacs nous retardent et nous fatiguent beaucoup. On continue le chemin qui longe d'abord la rivière et commence ensuite à grimper progressivement. On passe devant un nouveau petit village, et on discute avec une famille pour trouver un ariero. Le fils aîné, curieusement appelé Young ( jeune en anglais. On notera que 85% des moins de 35 ans ont un nom américain !) se propose de nous rejoindre au camping demain matin avec sa mule pour nous aider à faire l'ascension du deuxième jour. On part donc tous contents, du coup on a retrouvé un peu de force et on décide de pousser encore quelques kilomètres pour s'arrêter au deuxième camping : celui de Paria. Ainsi il y aura moins de kilomètres à faire demain. Mille millions de mille sabords, ce n'est pas une légende les lamas crachent ! On manque de se faire attaquer par une troupe de lamas, on se réfugie derrière une barrière en bois et le propriétaire viendra nous frayer un passage entre ses bêtes…

 

On continue de monter, le paysage est magnifique. Nous sommes entourés de montagnes et glaciers. PLus aucune trace de civilisation a plusieurs kilometres a la ronde. Nous sommes en pleine nature, et les seuls "habitants" du coin sont des chevaux, des lamas, des taureaux, des porcs ou bien multitude d oiseaux... C'est magnifique... Mais la nuit commence à tomber et la pluie aussi, on ne voit plus très bien le chemin. On est donc contraints de s'arrêter et installer notre tente pour passer la nuit. Mince nous ne sommes pas arrivés jusqu'à Paria où se trouve le camping…pas grave on ne doit pas être bien loin et  demain l'ascension sera plus facile vu que nous aurons un ariero avec sa mule qui portera nos sacs.

 

Le temps de planter la tente sous un petit arbre pour nous protéger du vent et de la pluie, il fait nuit totale. La tente est pile poil pour nous deux et nos gros sacs. Nous cuisinons dans la tente avec le réchaud que nous avons loué. Il fonctionne bien malgré l'altitude car nous avons pris des bonbonnes de gaz exprès pour les treckings en haute montagne. Ça réchauffe un peu la tente car il commence à faire un froid de canard à l'intérieur. Au menu de ce soir on a des œufs durs, du riz blanc avec des saucisses, des fruits en dessert et du café. On a pris beaucoup de vivres car on pensait avoir un ariero dès le départ, et il est de bon usage que c'est aux touristes de lui fournir à manger.

Après ce diner on s'endort rapidement, bercés par les clapotis de l'eau de la rivière et les étranges bruits des nombreux animaux, seuls habitants du coin…On ne dormira pas trop mal, malgré un porc qui rode dans les parages en reniflant nos traces.

 



26/11/2009
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