les 7 nouvelles merveilles du monde

Retour sur Delhi.

Jeudi 15 octobre 2009 : Retour sur Delhi

 

Après 5 heures de route pour seulement 206 kms, nous arrivons à Delhi. Le trajet a été aussi sportif que les autres jours. Sur la route nous avons encore croisé une demi douzaine de vaches qui traversent, des véhicule à contresens…bref la routine quotidienne par ici.

En arrivant à Delhi, le trafic est saturé. On se croirait sur le périphérique parisien en heure de pointe. Aux intersections de nombreux mendiants de tous âges insistent aux carreaux des passagers pour obtenir une petite pièce. Ne pouvant pas être insensibles à ces difficiles images, nous offrirons nos bananes et bonbons à une jeune maman avec deux enfants.

Le chauffeur nous dépose dans une rue complètement glauque en plein travaux où se situe notre hôtel, nous refusons d’y rentrer. Le chauffeur insiste et dit que la rue ressemble à un chantier mais que l’hôtel est luxueux. Nous entrons donc, la réception ne ressemble pas à celle d’un hôtel mais plutôt à la caisse d’une épicerie. Nous visitons une chambre, qui à première vue semble satisfaisante et confortable : propre, une belle décoration, un grand lit, écran plat…Puis nous vérifions la salle de bains ( il faut toujours vérifier si l’eau chaude fonctionne avant d’accepter une chambre), et là c’est le drame : des gravats et du sable au fond de la baignoire, et une jolie poubelle argentée recouverte de sang seché. Beeerkkk, une image horrifique à en vomir. Nous sortons immédiatement de la chambre, écoeurés. Nous visitons une seconde chambre, parfaitement propre cette fois. Nous redescendons avec l’image de la salle de bains de la première chambre en tête et demandons au chauffeur de nous conduire à l’agence afin de faire le point avant d’accepter cet hôtel.

Arrivés à l’agence, le type qui nous avait vendu ce tour du Rajhastan est comme par hasard absent. Nous demandons un responsable, forcément il n’y en n’a pas. Nous haussons le ton, un type nous reçoit et nous fait patienter dans le même bureau que la première fois. Il doit passer un fax urgent et nous demande de l’attendre 5 minutes. Nous demandons à utiliser le téléphone de l’agence, et appelons l’ambassade de France à Delhi par sécurité pour les prévenir de la situation et de l’adresse de l’agence où nous nous trouvons. L’ambassade nous propose de porter plainte contre l’agence et de leur adresser une copie afin qu’ils prennent contact avec le siège de la compagnie, tout en nous faisant comprendre que nous n’obtiendrons jamais quelconque indemnisation. Il s’agit apparemment d’une pratique courante en Inde. L’ambassade reçoit souvent ce genre de plaintes des touristes français, mais est impuissante pour remédier au problème. En effet, la police touristique à Jaipur nous avait dit que même en allant voir la police de Delhi il n’y aurait certainement pas de suite. La corruption étant selon eux monnaie courante par ici. Notre conversation avec l’Ambassade de France sera écourtée, car notre appel sera coupé par les employés de l’agence lorsqu’ils s’apercevront que nous sommes en ligne avec l’Ambassade.

Le type revient, il nous précise que son collègue qui nous a vendu le tour est malade. ( En effet, quand nous l’avons vu le premier jour, il semblait très fatigué et enrhumé. Nous apprendrons plus tard qu’il a été hospitalisé, certainement atteint de grippe A ??). Il nous dit que le prix que nous avons payé est un bon prix car ils nous ont fait 30% de rabais. Nous rouspétons et lui montrons des photos de l’hôtel de Delhi dans lequel nous devions dormir. Il dit comprendre notre mécontentement, mais que malheureusement l’agence n’est pas en mesure de visiter et contrôler le service de tous les hôtels. Il propose donc de nous loger dans un autre hôtel et de nous offrir le dîner en compensation. Nous disons que cela n’est pas suffisant et exigeons un remboursement d’une partie du prix. Malheureusement cela n’est pas possible selon lui, mais il viendra nous voir à l’hôtel pour nous faire part de la décision de sa direction.

Nous allons donc à l’hôtel Ananda (3 étoiles www.hotelanandadelhi.com ). Le jour et la nuit avec l’hôtel initialement proposé. A l’entrée, un portier nous ouvre la porte et vient charger nos sacs. La réception est propre et luxueuse, tout comme notre chambre. Grâce au wifi gratuit dans la chambre nous discutons avec notre famille sur skype.

Comme convenu, à 18 heures pétantes le type de l’agence se présente à l’hôtel. Suite à notre plainte adressée au siège de la compagnie, il nous donne le détail des frais engagés par l’agence : 27 000 roupies selon lui. Leur marge est donc de seulement 3 000 roupies vu que nous avions baissé le prix de 8 000 roupies. Après discussion il nous propose de nous indemniser de ces 3 000 roupies. Ils ne se feront donc pas de bénéfices selon lui. Après une longue négociation, nous parvenons à un accord sur le montant de 4 000 roupies. Il n’a pas l’argent sur lui et appelle un collègue pour qu’il vienne déposer l’argent. Après 30 minutes d’attente, l’argent n’est toujours pas là. Nous rédigeons donc un contrat dans lequel il s’engage à nous verser les 4 000 roupies, en contrepartie de quoi nous promettons de n’engager aucune poursuite contre l’agence. L’argent doit nous être livré au plus tard le lendemain matin avant notre départ.

 Ensuite, nous savourons le succulent dîner préparé par le jeune chef cuisinier de l’hôtel. Nous dégustons cocktail de jus frais, soupes, riz avec poulet tandoori et autres spécialités locales : un agréable moment culinaire qui nous fait oublier ces mésaventures.

A la fin du dîner nous assisterons à une triste scène de la société indienne : la disparité des différentes classes de la population. Une richissime famille dînait à nos côtés avec leurs deux enfants-terreur qui lançaient tout ce qu’ils trouvaient et attrapaient avec leurs mains. Les parents impassibles, ne s’occupaient pas d’eux et ne les regardaient même pas. C’est leur pauvre employée qui devait surveiller les enfants, jouer avec eux, se prendre les bonbons dans la figure sans dire un mot, et leur donner à manger. Tout le long du repas, elle sera traitée comme une paria ; elle restera debout à regarder la famille manger, sans avoir même le droit de s’asseoir…

Cette scène est rude, et montre la survie du système des castes en Inde malgré l’inscription dans la constitution de 1950 de l’égalité des droits. 60 ans plus tard, cette égalité est toujours théorique et la discrimination existe toujours au détriment des castes les plus basses : les OBC (Other Bacward Castes composées des « parias » et des « sudras »). L’Inde continue d’être dirigée par « les Forward Castes», haute caste de la population à qui on réserve les meilleurs enseignements et les meilleurs emplois. Toutefois, depuis quelques années on assiste à des changements en faveur des défavorisés. On a instauré des quotas pour mettre en place une discrimination positive en leur faveur afin de leur garantir l’accès à certaines professions. Notre chauffeur nous confiera que tout cela est théorique. Les gens des castes les plus basses sont toujours relégués aux emplois les plus dégradants et travaillent dans les pires conditions, alors que les hautes castes s’occupent de la direction économique, financière et politique du pays.

Ambedkar, juriste et homme politique indien ayant mené de nombreux combats pour les droits des hors-castes dont il faisait parti, pensait que « l’édifice de la démocratie indienne restera comme un palais reposant sur un tas de fumier » et que « rien ne pourra émanciper les hors-castes, si ce n’est par la destruction du système ». Il n’est pas possible de changer en 50 ans ce qui a été reproduit pendant 3 millénaires !

Jeudi 16 octobre 2009 : Visite de Delhi et Départ.

Après un bon petit-déjeuner sur le toit-terrasse de l’hôtel, d’où nous voyons des jeunes travailleurs qui se lavent sur les toits d’en face où ils vivent, comme promis le type de l’agence vient nous chercher pour nous donner l’argent. Il n’a que 3 500 sur lui en billets de 500 roupies, le reste devant nous être donné dans l’après midi car les banques sont actuellement fermées (toujours selon lui). Les billets de 500 roupies étant les plus falsifiés en Inde, ils sont toujours longuement vérifiés par les commerçants locaux. Nous demandons donc de vérifier s’il s’agit de  vrais billets, ce qui l’agace fortement. Notre accord est alors à deux doigts de capoter, le type furieux veut reprendre l’argent. Il a jusque là tenu sa parole, nous lui accordons donc notre confiance sans avoir trop le choix. Il vaut mieux tenir que courir!

Nous quittons l’hôtel, surprise ce n’est plus le même chauffeur qui nous était si sympathique. Nous sommes déçus car nous comptions lui donner une partie de l’argent qui venait de nous être restitué pour le remercier de ses loyaux services. Nous espérons que son absence n’est pas due à notre réclamation, en effet nous avons bien précisé dans nos mails et dans le contrat que la qualité de service du chauffeur était irréprochable. Le type de l’agence nous accompagne pour faire une photocopie du contrat. On s’arrête alors à un endroit où il nous demande d’attendre avec le chauffeur. Bizarrement, nous nous rendons compte que le type est allé au premier hôtel de Delhi dans lequel nous avons refusé de rester. Il revient sans la photocopie du contrat mais avec 300 roupies. Il refusera que nous prenions une photo du contrat. Ne voulant pas envenimer la situation nous le laissons partir : il ne manque que 200 roupies qui doivent nous être versés avant notre départ pour l’aéroport.

Nous partons visiter Delhi avec notre nouveau chauffeur. Nous découvrons le Qutub Minar, le tombeau d’Humayun, le Fort rouge, l’India Gate et surtout le musée de Gandhi qui vient à point pour apaiser notre mécontentement envers l’Inde.

Il s’agit d’un musée interactif très intéressant qui retrace le parcours de la vie du Mahatma Gandhi et de sa Philosophie. Gandhi a choisi de vivre dans une pauvreté extrême car selon lui, la dépossession matérielle est le meilleur chemin pour atteindre la richesse spirituelle. La richesse matérielle nous écarte du bonheur et des vraies valeurs essentielles de la vie. En vivant dans la pauvreté, il voulait ainsi partager le quotidien de la majorité du peuple indien. Gandhi disait ainsi, pour moi « Matériellement le monde est mon village, mais spirituellement mon village est le monde ».

 Tout au long de son existence le Mahatma a mené un combat pour la paix et l’indépendance de l’Inde à travers une lutte pacifique. Il prônait continuellement la non-violence, comme le montrent les citations de ses paroles : « Violence is suicide », ou «  Truth is god » ( qui est d’ailleurs le titre de l’un de ses livres).

C’est ce dernier message que nous tenterons de garder de l’Inde, même si son code moral semble depuis bien oublié dans son pays.

 

Fin de journée, nous nous rendons à l’agence afin de récupérer nos 200 roupies que nous obtiendrons après avoir du à nouveau haussé le ton avec un autre employé de l’agence. Le chauffeur nous dépose à l’aéroport, et nous lui donnons en pourboire toutes les pièces qui nous restent afin de lui souhaiter un Happy Diwali ( Fête indienne où il est de coutume de récompenser les bons employés, et où les hommes achètent des bonbons pour la famille et aussi de l’alcool en cachette).

 

L'aéroport de Delhi est extrêmement sécurisé. L’accès est contrôlé par des militaires qui ne laissent entrer que les passagers munis de leurs billets. Une fois à l’intérieur de l’aéroport nous ne pouvez plus ressortir, par conséquent n’oubliez rien avant d’y entrer ! L’aéroport est moderne et dispose du wifi gratuit.

 



21/10/2009
3 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 32 autres membres