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Visite des Mines de Potosi

lundi 21 décembre 2009 : Visite des Mines de Potosi

On se lève à 7h30 pour prendre le petit déjeuner et on se prépare pour la visite des mines. On descend à l’accueil à l’heure convenue. Des brésiliens s’apprêtent à partir pour Uyuni. Nous discutons avec eux dans le hall. On apprend qu’ils sont  aussi étudiants en droit et viennent des 4 coins du Brésil et nous confirment que le Brésil est un pays splendide. On a hâte d’y être !

Le guide vient nous chercher à 9h ; le bus est plein. On s’arrête tout d’abord à une épicerie. Le guide nous explique qu’il faut acheter des cadeaux aux mineurs ; on doit donner dans les 15 bolivianos pour qu’il achète des feuilles de coca, des cigarettes, des boissons gazeuses, de l’alcool à 96 degrés à boire avec l’argent réuni par tous les touristes ; nous ne choisissons pas nous même ce que nous voulons offrir ni à qui nous voulons les offrir. On n’aime pas trop le procédé mais c’est comme ça. Ensuite on part dans un local pour se changer : mettre un pantalon, un gilet, un sac plastique pour protéger les chaussettes, des bottes en caoutchouc, un casque et une lampe frontale chacun. En clair, on ne ressemble à rien !

 

On arrive à la mine qui se trouve pas loin de la ville. Il pleut. Il y a des mineurs qui travaillent dehors : il y a mieux comme confort de travail. On préfère nos bureaux dans l’Etude ! Dans cette mine, 150 mineurs travaillent mais dans toute la montagne appelée « cerro rico » il y a au total 10000 mineurs. Ils sont à la recherche de minerai. Ils travaillent sous forme de coopérative privée : ce qu’ils gagnent  doit être distribué : une partie pour l’Etat qui est propriétaire de la montagne, une partie pour la coopérative et 85 % pour les mineurs. Un chef peut gagner jusqu’à 1000 bolivianos la semaine en fonction de la production et son équipe (ses assistants et mineurs de 2de classe ) qui eux ont un salaire fixe  entre 50 à 70 bolivianos la journée. Les assistants remontent les brouettes à l’extérieur et sont les moins biens payés. Pendant les vacances, il y a plus d’assistants : les jeunes étudiants  viennent travailler à la mine. Il n’y a pas de femmes qui travaillent dans la mine car on dit que ça porte malheur (tout comme manger à l’intérieur de la mine)  mais elles travaillent à l’extérieur pour trier les métaux et minerai ramenés par leurs époux.

On entre dans la mine vers 10h30. On traverse de longs couloirs étroits où il faut parfois se baisser pour pouvoir passer, on croise plusieurs équipes de mineurs le visage plein de suie qui travaillent déjà depuis plusieurs heures.  Ils transpirent alors que nous, nous avons froid.  On offre à chaque équipe les feuilles de coca et boissons achetées avant la visite. Certains sont chargés de creuser, d’autres installent les explosifs et d’autres remontent des sacs de 50 kg à l’aide de poulies  jusqu’aux étages les plus élevés, pour que les plus jeunes remplissent les chariots, qui pèsent jusqu’à une tonne et demie une fois pleins,  et les poussent jusqu’à la sortie de la mine. C'est un travail  plus que difficile. En effet, l’espérance de vie d’un mineur ne dépasse pas 45 ans. Certains meurent notamment d’accidents dus aux explosions mais le guide nous confiera que la majorité des morts dans la mine est due à des chutes mortelles des mineurs ivres.  Il  est de coutume chez les mineurs de consommer de l’alcool à 96 degrés à chaque pause, à chaque fois qu’ils trouvent  un nouveau faisceau et à chaque étape de labeur terminée.  Ils consomment cet alcool pur car la légende dit que ça les aide à trouver  des minerais purs. Les mineurs travaillent en théorie 6 heures par jour de 9 heures à 17 heures avec une pause de deux heures à midi pendant laquelle ils ne sortent pas manger  pour ne pas perdre de temps.  En pratique, ils travaillent bien plus d’heures car ils sont payés en fonction de leur rendement. En période de fêtes par exemple, ils font beaucoup d’heures supplémentaires et travaillent même de nuit et le dimanche.

 

Plus on avance plus il est difficile de respirer car il n’y a pas d’aération.  Au loin, on entend les détonations, les parois vibrent : ce n’est pas trop rassurant de se trouver au milieu de ce gruyère. On est descendu jusqu’à l’étage le plus bas jusqu’à 80 mètres de profondeur en passant par des escaliers peu rassurants et des plateformes qui font penser à un parcours d’acrobanches souterrain mais sans sécurité. En remontant vers la sortie, on discute avec des mineurs en pause qui en guise de déjeuner consomment alcool, cigarettes et feuilles de coca en écoutant de la musique : « falesia do amor » du groupe portugais Santamaria !!! Enfin,  le guide nous présente « El Tio » : une divinité vénérée par les mineurs qui est censée leur apporter chance et protection à l’intérieur de la mine. Les mineurs y déposent cigarettes, feuilles de coca et alcool en offrande pour que El Tio réalise leurs vœux.

 

Enfin à l’air libre, le bus nous attend pour aller au mirador. On a une belle vue sur Potosi. Avant de rentrer, le guide nous fait une démonstration d’une explosion de dynamite. Les plus inconscients dont Nuno profiteront  des trois minutes entre l’allumage de la mèche et l’explosion pour être pris en photo avec la dynamite allumée dans les mains.

 

Durant le trajet du retour, nous sympathiseront avec Joana et Nestor, deux jeunes boliviens de La Paz. Elle est étudiante en communication sociale ( what’s that?) et lui est propriétaire gérant d’un petit commerce dans la capitale. Et on essayera de squatter chez eux dans quelques jours. Une fois rentrés en ville, morts de faim, nous déjeunons dans un restaurant proposant un buffet de crudités, une soupe, le plat et un dessert : un pudim au chocolat complètement raté (on espère qu’il ne nous rendra pas malade les prochains jours pendant notre tour au salar de Uyuni).



24/02/2010
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